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Concours de lecture à voix haute 5e

Par AUDREY CHARRAT, publié le vendredi 12 janvier 2024 16:04 - Mis à jour le vendredi 12 janvier 2024 16:04
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Election des représentants des classes de 5e au concours de lecture à voix haute de l'émission "La Grande Librairie"

Les classes de 5e ont procédé à l'élection du meilleur lecteur/de la meilleure lectrice de leur classe respective. Il s'agissait de présenter un texte de son choix (une minute de lecture) et de le lire avec expressivité. La fluidité, l'articulation, le rythme de la lecture, la faculté à transmettre une émotion faisaient partie des critères mais surtout le choix de l'extrait était primordial ! Ce fut l'occasion d'entendre des textes très variés et intéressants. Bravo à tous les élèves !

Les lauréats, qui représenteront leur classe pour la suite du concours sont : Noé en 5eA et Jules en 5eB. Noé a lu un extrait de Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier et Jules un passage du Petit Nicolas de René Goscinny et Jean Jacques Sempé. Vous trouverez ces extraits en pièces jointes. 

Une vidéo de leur prestation a été ensuite envoyée au jury du concours. Il ne nous reste plus qu'à croiser les doigts et espérer qu'ils soient sélectionnés !

 

 

Extrait de Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier, extrait choisi et lu par Noé

        Après le déjeuner, Hunter se retira dans sa cabine, et Joseph entraîna Robinson sur la passerelle de commandement. Il voulait lui montrer un instrument récemment introduit dans la navigation, le sextant, qui servait à mesurer la hauteur du soleil au-dessus de l’horizon. Tout en écoutant la démonstration enthousiaste de Joseph, Robinson manipula avec plaisir le bel objet de cuivre, d’acajou et d’ivoire qui avait été extrait du coffret.

        Ensuite Robinson alla s’étendre sur le pont pour faire la sieste comme il en avait l’habitude. Au-dessus de lui, la pointe du mât de hune décrivait des cercles irréguliers dans un ciel parfaitement bleu où s’était égaré un croissant de lune translucide. En tournant la tête, il voyait Speranza, une bande de sable blond, puis un amas de verdure, enfin l’entassement du chaos rocheux.

        C’est alors qu’il comprit qu’il ne quitterait jamais l’île. Ce Whitebird avec ses hommes, c’était l’envoyé d’une civilisation où il ne voulait pas retourner. Il se sentait jeune, beau et fort, à condition de demeurer à Speranza avec Vendredi. Sans le savoir, Joseph et Hunter lui avaient appris que pour eux, il serait un vieil homme aux cheveux gris, à l’allure digne, et il deviendrait bête et méchant comme eux. Non, il resterait fidèle à la vie nouvelle que lui avait enseignée Vendredi.

Michel Tournier, Vendredi ou la vie sauvage.

 

 

Extrait du Petit Nicolas, choisi et lu par Jules 

        J’étais en train de faire mes devoirs quand j’ai entendu papa entrer dans la maison.

- Chérie, je suis là ! A crié papa.

- Nicolas ! A crié maman.

Alors, je suis descendu dans le salon, et j’ai pas tellement envie, et papa, quand il m’a vu, il a rigolé et il m’a dit :

- Eh bien ! Tu en fais une tête, mon gros ! Encore des ennuis à l’école, je parie !

- C’est pire que des ennuis, a dit maman, qui me regardait avec des yeux fâchés. C’est même très grave. Figure-toi que ton fils apprend des gros mots.

- Des gros mots ? A demandé papa tout étonné. Quels gros mots ?

Alors, moi j’ai dit les gros mots.

- Comment ? A crié papa. Qu’est-ce que tu as dit ?

- Tu as bien entendu, a dit maman. Tu te rends compte ?

- Magnifique, a dit papa. Et qui t’a appris à dire ça ?

        Alors, j’ai expliqué à papa le coup de cet imbécile d’Eudes et du frère de cet imbécile d’Eudes.

        Papa s’est donné une claque sur les poches de son veston et il a fait un gros soupir.

- On se saigne aux quatre veines, il a dit à maman, et voilà ce qu’on leur apprend ! Ah, c’est du joli ! Vraiment, c’est du joli ! J’ai bien envie d’écrire une lettre au directeur de son école. C’est vrai, ça ! Ils n’ont qu’à mieux surveiller leurs garnements. Quand j’allais à l’école, moi, celui qui aurait osé dire un mot pareil, hop ! Il aurait été immédiatement mis à la porte ! Mais de nos jours, notre bonne vieille discipline, ça n’existe plus ! Oh non ! Maintenant, on a de nouvelles méthodes ; on fait de l’éducation moderne.

 

Le Petit Nicolas, « Les Gros mots », René Goscinny et Jean Jacques Sempé.