Actualités

Les élèves de 4ème A primés par le jury de la 2ᵉ édition du concours de dessin de presse du Club de la Presse Auvergne

Par LAURENCE FILLERE, publié le mercredi 2 juillet 2025 12:49 - Mis à jour le mercredi 2 juillet 2025 12:49
Le dessin lauréat évoque de manière sobre mais très efficace la régression des droits des femmes en Afghanistan. Il utilise des symboles simples (des oiseaux, des silhouettes), des couleurs en opposition, et une composition lisible.

Lancée grâce au relais du Rectorat de l’académie de Clermont-Ferrand, la 2ᵉ édition du concours de dessin de presse du Club de la Presse Auvergne a réuni cette année huit collèges issus des quatre départements de l’ancienne région Auvergne. L’objectif ? Sensibiliser les élèves de 4ᵉ à la liberté d’expression et à l’esprit critique à travers un format exigeant : le dessin de presse. 

Le concours a donné lieu à des productions variées, graphiquement parfois très fortes, souvent engagées, et presque toujours porteuses d’une lecture du monde – aussi brutale que sincère – par les élèves. 

https://www.clubpresseauvergne.fr/dessins-de-presse-8-colleges-auvergnats-relevent-le-defi-de-la-liberte-dexpression/

Un jury attentif, réuni le 19 juin

Le jury, composé de deux membres du conseil d’administration du Club et du dessinateur de presse Franck Dhume, s’est réuni le 19 juin pour examiner les productions envoyées.
La discussion a été nourrie, parfois vive, mais toujours bienveillante. Il ne s’agissait pas seulement de récompenser une “belle image”, mais de repérer les dessins qui parviennent à faire passer un message clair, en un regard.

Le regard de Franck Dhume : comprendre ce qu’est vraiment un dessin de presse

Franck Dhume, dessinateur de presse, membre de Cartooning for Peace, a partagé son regard expert sur ce qui fait la force d’un dessin de presse.
“Un bon dessin de presse, ce n’est pas juste un beau dessin. C’est un dessin qui dit quelque chose, qui crée une tension, qui ouvre une réflexion.”

Il a rappelé que le dessin de presse n’est ni une illustration, ni une bande dessinée, ni un simple exercice graphique. Il s’agit d’une forme journalistique à part entière, qui articule une idée forte avec une image lisible, dans un format souvent minimaliste.
Plusieurs critères clés ont guidé son analyse :

  • La lisibilité immédiate : un dessin de presse doit pouvoir être compris d’un coup d’œil. Si l’on a besoin de le lire comme une planche ou d’expliquer le contexte, il perd en impact.
     
  • Le choix des symboles : utiliser des éléments visuels connus (la colombe, le voile, la statue de la liberté, les crayons…) est courant, mais il faut éviter le cliché ou la redite. L’originalité naît souvent dans le détournement ou l’association inattendue.
     
  • La tension ou l’ambiguïté : un bon dessin ne donne pas une leçon, il ouvre une brèche. Il peut faire rire, choquer, grincer. C’est dans cette tension qu’il devient politique ou critique.
     
  • L’économie de moyens : trop de texte, trop d’éléments, trop de “messages” à faire passer peuvent brouiller la lecture. La force du dessin tient souvent à sa sobriété et à sa composition.
     

“Certains dessins étaient très bien exécutés, mais trop bavards, trop explicites. D’autres, plus bruts, faisaient mouche en une seconde.”

Franck Dhume a aussi insisté sur le fait qu’un dessin “raté graphiquement” pouvait parfois être plus puissant qu’un dessin “réussi artistiquement”, s’il portait un message fort et intelligible. C’est ce qu’il appelle la “fonction de tir” du dessin de presse : viser juste, et provoquer une réaction.
Son regard a permis au jury de sortir d’une lecture purement esthétique et d’évaluer les propositions sur leur capacité à faire sens, à provoquer, à faire parler.

Trois lauréats et un coup de cœur

Parmi les nombreux dessins reçus, le jury a retenu trois lauréats et désigné un “coup de cœur”.
Les critères retenus ? L’efficacité visuelle, la force du message, la pertinence du propos… et parfois un certain trouble dans la lecture, qui pousse à s’arrêter, à réfléchir.