Ciné-club : La Folie des grandeurs
La Folie des grandeurs
Quand le méchant devient le véritable héros...
Film français de Gérard Oury (1971)
Adapté de Ruy Blas, drame romantique de Victor Hugo (1838)
Genre : Comédie historique burlesque
Durée : 1h53
Avec Louis de Funès (Don Salluste de Bazan), Yves Montand (Blaze), Alice Sapritch (Dona Juana), Karin Schubert (la Reine), Alberto De Mendoza (le Roi)
Un film classique du cinéma français interprété par Luis de Funès, Yves Montand et Alice Sapritch dont les gags et répliques sont gravés dans la mémoire collective. La Folie des grandeurs est une aventure pleine d’humour absurde, de quiproquos, de comique de situation, de clins d’œil, de rebondissements sur un rythme endiablé avec des dialogues hilarants !
Le film se passe dans l'Espagne du XVIIème siècle, une période historique charnière avec la chute de la monarchie des Habsbourg entraînant la guerre de succession qui sèmera le chaos et fera perdre au pays sa place de première puissance mondiale.
Il s'agit des mésaventures de l'ignoble Don Salluste de Bazan, ministre des Finances cupide et hypocrite qui détourne les impôts du roi pour son propre compte.
Il est détesté du peuple et jalousé par la noblesse.
Ce vrai méchant finit par être déchu et chassé de la cour d'Espagne par la reine. Ivre de vengeance et prêt à toutes les bassesses pour retrouver ses fonctions et récupérer ses richesses ; il va manipuler Blaze, son serviteur, amoureux en secret de la reine, pour créer une machination afin de compromettre la souveraine…
Mais rien ne va se passer comme prévu !
Comme dans la pièce de Victor Hugo, qui comporte un message social, dans laquelle c’est un valet qui finit par diriger l’Espagne ; le film prend également la voie de la satire politique. « Qu’est-ce que je vais devenir ? Je suis ministre, je n’sais rien faire ! » s’écrie Don Salluste, ce méchant emblématique du cinéma de Gérard Oury, menteur, avide et fasciné par le pouvoir et l’argent.
« Le ridicule est une source de comique très puissante, dira Oury. Être arrogant avec les pauvres et à plat ventre devant les puissants est une caractéristique humaine bien connue. »
Après l'énorme succès des comédies Le Corniaud et La grande vadrouille, ce film prévoyait de refaire jouer ensemble le duo magique des acteurs Bourvil et Louis de Funès dans les rôles du valet Blaze et de son maître Don Salluste. Malheureusement, Bourvil meurt le 23 septembre 1970 et le projet est laissé de côté. Gérard Oury propose alors le rôle à Yves Montand sur la suggestion de son épouse Simone Signoret. L’acteur va alors adapter le rôle de Blaze à sa personnalité et à sa façon de jouer. Trois mois durant avant le tournage, Yves Montand prend des cours de danse espagnole et porte son costume chez lui. Le scénario offre aux acteurs des rôles à la mesure de leur talent.
Finalement, sur le plateau, de Funès et Montand vont être très complices et tout se passera parfaitement entre les deux acteurs. Ce duo maître-valet est devenu l’un des plus emblématiques de l’histoire de la comédie, avec des répliques cultes et des scènes aussi marquantes que "Il est l’or, Monseignor" ou le bain de Don Salluste, la déclaration à la reine avec la grande actrice Alice Sapritch qui prend pour un baiser la langue du chien sur sa main...
Le personnage de Blaze est une sorte de Scapin, valet-bouffon de la comédie italienne et du théâtre de Molière, qui n’hésite pas à se servir des situations pour séduire la reine et surtout se jouer et tromper son Maître.
Le rôle terrible de Don Salluste sert à merveille le comique de Louis de Funès avec une multitude de gags pour ridiculiser ce personnage d’avare perfide, d'arriviste sans courage et de fourbe cynique qui tente par tous les moyens, même les plus odieux, de faire fortune et n’hésite pas à opprimer le peuple pour son propre intérêt.
Le tournage se déroule en Espagne et en France d'avril à août 1971 dans de somptueux décors extérieurs (tels que l'Alhambra, l'Escurial, Almeria, Vaux-le-Vicomte ...), avec une distribution internationale et une bande originale composée par Michel Polnareff.
La photographie du film est inspirée des tableaux du peintre Vélasquez.
« Il a toujours fait très attention à concilier l’esthétisme et le comique », se souvient la scénariste Danièle Thompson en parlant de son père, le réalisateur Gérard Oury.
Par exemple, pour fabriquer la cuirasse que porte Yves Montand et qui pèse quarante kilos, le costumier Jacques Fonteray s’est inspiré du portrait du comte-duc d’Olivares par Vélasquez.
https://www.cine-dossiers.fr/wp-content/uploads/2024/10/CD-2024_La-folie-des-grandeurs.pdf
https://www.pickx.be/fr/2396578/les-secrets-de-tournage-de-la-folie-des-grandeurs